boeckijne 2023 - 2024
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Marc est bouquiniste depuis sa retraite. Il a aujourd’hui 85 ans. J'avais entendu parler du fait que la ville de Paris allait contraindre les bouquinistes à déplacer leurs boîtes vertes lors des Jeux Olympiques 2024 pour des raisons de sécurité. On en a donc discuté, entre autres choses. De temps en temps je repasse le voir. Marc connaît probablement la ville entière, c’est donc assez fascinant de rester là et de voir ce défilé de personnes. Il discute avec certains, en aide d’autres en leur filant un peu d’argent.
Je ne connais pas très bien Marc, mais sa présence a l'air importante pour plein de gens, et je me dis que c’est sûrement le cas pour plein d’autres bouquinistes.
2023, un matin de Décembre. "Arrivée à la retraite, j'ai envoyé une lettre à la mairie afin d'obtenir une boîte, sans trop d'espoir, plus parce qu'un ami me la conseillé. Et ils m'ont dit oui ! Et donc me voilà, 25 ans après."
Situé au début des Quai de Seine, cela fait 25 ans qu'il se rend 4 à 5 fois par semaine sur son emplacement pour vendre ses livres.
"Déjà, mes boites tiendront pas le coup, c'est certain. En plus, en plein été, c’est là que je gagne ma croûte. Puis évidemment avec les JO je pensais faire un bon mois..."
Certaines boites vertes, en très mauvais état, semblent être à l'abandon. "De toute façon, y'en a certaines, on sait même plus trop à qui elles appartiennent, c'est passé de propriétaire en propriétaire, c'est un bordel."
L'état de certaines boites rend la mise en place difficile.
Simone Signoret devant les bouquinistes de Paris en 1955. Image symbolique de la longue présence des bouquinistes le long des quais de seine.
Ce matin, accompagné d'un ami, Marc se rend dans le 17e arrondissement de Paris pour récupérer des livres dans l'appartement d'une personne récemment décédée. C'est le beau-frère de cette personne, responsable du déménagement des affaires, qui les accueille.
Il y a des livres, mais également des cassettes audio, des magazines érotiques, des journaux. Pour quelques centaines d'euros, Marc récupère le tout. "J'espère faire un peu de marge, mais c'est la loterie car parfois tu récupères même pas l'investissement."
Une autre façon pour lui de se procurer des livres est lorsque certaines personnes viennent les lui vendre sur place.
Avec la baisse progressive des ventes de livres, les bouquinistes ont commencé à proposer d'autres types d'articles à la vente.
Une cliente à la recherche d'un livre photo. À l'époque, ces derniers étaient souvent de grand format. Leur taille imposante et leur poids font qu'ils se vendent assez mal désormais.
Guillaume, une connaissance de Marc. Il est à la rue. Il passe régulièrement dans le coin lui rendre visite.
En Mars 2024, les beaux jours arrivent et Marc peut commencer à réouvrir plus régulièrement. "Durant l'année, je fonctionne globalement 8-9 mois. C'est sur, en hiver c'est plus compliqué."
Jouer pluvieux de Février 2024. Un client "cherche un peu de consolation " avec un dvd érotique.
"À l'époque y'avait des vrais magazines de cul ! Puis y'avait pas internet hein, y'avait que ça. Moi j'viens ici car Marc est un des seul où on en trouve encore."
Vue depuis l'emplacement du stand de Marc. On peut apercevoir Eugène, de nationalité Roumaine. Ami avec le bouquiniste à côté de Marc, il passe ses journées ici.
Suite à un cancer, il n'est plus capable de parler. Il communique donc en écrivant.
Marc négociant avec une cliente anglaise.
Marc, au bar La Mascotte, près des Buttes Chaumont, en mai 2024.